Langue et cohésion sociale - Résumé

La présence de nombreux migrants qui ne parlent pas nécessairement la langue de leur région d'accueil est souvent mise en relation aujourd'hui avec la question des liens entre pratiques langagières d'un côté et « bon » fonctionnement de nos sociétés de l'autre. Quel comportement langagier attend-on de leur part ? Quels moyens va-t-on (éventuellement) mettre en oeuvre pour les aider à maitriser la langue d'accueil ? Et comment considérer leur langue d'origine ? Or, nous manquons de données empiriques concernant les liens entre langue(s), intégration et cohésion sociales et, plus encore, de réflexions étayées qui permettraient de conduire de véritables politiques linguistiques.

Cet ouvrage, qui réunit des contributions de plusieurs auteur-e-s de quatre pays et régions francophones (Belgique, France, Québec et Suisse), contribue à combler cette lacune. Loin des idées toutes faites, il présente des résultats de recherches concernant des questions telles que : quelle est la place de la langue dans la construction de l'identité et de la citoyenneté ? La maitrise de la langue est-elle vraiment un levier pour une intégration réussie, quelles que soient par ailleurs les conditions sociales et les langues concernées ? Le fait de partager une langue commune favorise-t-il la cohésion de la société ? Etc.

Sur cette base, les auteur-e-s discutent également des moyens à mettre en oeuvre pour renforcer cette cohésion sociale par des actions portant sur la langue française, sans négliger cependant les questions liées au maintien ou non de la langue d'origine. Et, ce faisant, ils nous interrogent quant à la pertinence et à la possibilité de telles actions et, plus généralement, d'une gestion des langues, fondée à la fois scientifiquement et politiquement, dans des contextes caractérisés par la pluralité linguistique et culturelle. L'enjeu, finalement, est rien de moins que la convivance des gens et des langues au sein de nos sociétés.